Comme chaque année depuis des temps immémoriaux (certaines sources semblent évoquer 2006 ?), le camping municipal d’Ailefroide a accueilli des grimpeurs et grimpeuses de 4+ pour une semaine d’escalade en grandes voies. Pour l’édition de cette année, l’absence de Jérôme, notre spécialiste quatreplussien du secteur d’Ailefroide, a été très remarquée et nous lui souhaitons de vite pouvoir revenir parmi nous.
Ailefroide, c’est quoi ?
Ailefroide est un lieu-dit sur le massif des Écrins situé dans les Hautes-Alpes, à (seulement !) huit heures de voiture de Vitry-sur-Seine. Il est connu du grand public grâce à une bande dessinée de Rochette, Ailefroide, altitude 3954. Depuis plusieurs décennies, de très nombreuses grandes voies ont été ouvertes par des passionné·es sur les falaises qui entourent ce petit village. En été, le camping d’Ailefroide est rempli de gens venus de toute l’Europe pour grimper, car le lieu est extrêmement attirant : des plantes et animaux magnifiques, des vues imprenables, mais surtout des grandes voies d’escalade de tous niveaux, allant du 5a au 7c, avec énormément de choix dans les difficultés 5b à 6c ce qui en fait un lieu privilégié pour les familles, grimpeur·ses souhaitant découvrir la falaise et la grande voie ou plus expérimentés (durant cette semaine se côtoyaient dans les tentes de 4+ des grimpeur·ses découvrant Ailefroide et des vétérans qui y revenaient pour la dixième fois, voire plus). En bref, Ailefroide est en quelque sorte le paradis alpin de la grande voie.
Escalade en grande voie
Comme prévu, le cœur de la semaine était l’escalade en grande voie, y compris pour celles et ceux qui arrivaient directement du rassemblement FSGT qui se déroulait la semaine précédente à Freissinières (à quelques kilomètres d’Ailefroide), et qui fera aussi l’objet d’un article sur le site de 4+.
Les habitué·es d’Ailefroide (Christophe, Brigitte et Michel) ont pu donner de nombreux conseils aux gens qui découvraient ou redécouvraient le site (Robin, Diane, Jaouen, Adélie et Gilou), tant sur le plan technique qu’en recommandations sur les grandes voies à escalader. Si la majorité des longueurs d’Ailefroide sont en dalle, certaines réservent de très belles surprises et sont véritablement formidables (traversée sous une cascade, utilisation d’un tronc d’arbre pour traverser un gouffre…) ; avec en plus des vues magnifiques pour couronner le tout, que ce soit les paysages, les mouflons et marmottes, ou les fleurs endémiques des Alpes. Sans rentrer dans le détail des voies parcourues par chaque binôme, tout le monde a passé de très bons moments et a pu tester les limites de son niveau en falaise tout en profitant de ce cadre exceptionnel. La lecture du topo de JM Cambon remplissait notre temps libre, pour trouver où nous irions grimper le lendemain, tout en écoutant les conseils et avis des experts qui nous accompagnaient.
Escalade en couenne
Les plus jeunes d’entre nous, moins expérimentés en falaise, ont aussi fait un peu de couenne (escalade en une seule longueur) pour se remettre en jambes. Si la grande voie n’est pas très intéressante pour les grimpeur·ses de niveau très débutant ou très avancé, la couenne à Ailefroide est réellement adaptée à tous les niveaux, avec 13 sites accueillant des longueurs dont la cotation va du 3c au 8a+. Les voies allant jusqu’à 35 mètres de haut en dalle, c’est évidemment une expérience complètement différente de ce qu’on peut retrouver au gymnase le reste de l’année.
Escalade en bloc
Si le bloc n’est pas l’activité la plus populaire à Ailefroide, les parcours de blocs (plutôt récents pour la plupart) sont assez fréquentés, tant sur le parcours enfant (qui va tout de même jusqu’au 6a+) que sur les blocs les plus difficiles (8b+). Toutefois, de l’avis des personnes du groupe qui s’y sont aventurées, le site est bien moins agréable que Fontainebleau, les parcours sont mal indiqués et les blocs y sont de qualité moindre.
Randonnée
Ailefroide offre aussi énormément de parcours de randonnée (ou de cyclisme sur route, ou de VTT) que certaines ont parcouru en marchant les jours de repos, d’autres en courant. Certains de ces sentiers de randonnées sont obligatoires pour descendre après avoir terminé une grande voie, et nous pouvons confirmer que la vue y est imprenable bien que le parcours puisse être assez raide.
Canyoning
Après avoir croisé par hasard Sylvain (le professionnel qui nous avait accompagné sur la sortie Bourgogne avec les enfants), nous avons eu l’opportunité de descendre un canyon avec lui : comme en Bourgogne, il a été très pédagogue, l’ambiance était très sécurisante, et il a adapté notre autonomie à notre niveau et à notre curiosité en nous laissant faire les manipulations de corde, découvrir de nouveaux nœuds, gérer nos rappels… Nous renouvelons notre recommandation : si vous cherchez un encadrant professionnel pour des activités de grimpe en extérieur, canyoning ou via ferrata dans les Alpes, n’hésitez pas à contacter Instinct Vertical.
Moments de convivialité
Évidemment, passer une semaine en camping entre quatreplussien·nes, ce n’est pas que marcher, grimper et descendre en rappel : les repas, les moments partagés et l’échange de connaissances étaient partie intégrante du séjour. Plus parlantes que des mots, voici quelques photos prises au fil du séjour.
Conclusion
Si l’an prochain, vers la première semaine d’août, vous voulez découvrir ou approfondir votre connaissance de la grimpe en falaise et de la grande voie (ou tout simplement vous faire plaisir en falaise), nous vous recommandons chaudement de nous accompagner dans ce cadre idyllique pour partager des moments inoubliables. Quatre Plus peut prêter tout le matériel d’escalade nécessaire pour l’été (dégaines, cordes, baudriers, chaussons…), tous les niveaux sont les bienvenus à Ailefroide, le prix du camping est très abordable (7,90€ / nuit / adulte), et j’y ai personnellement appris énormément de choses qui me serviront certainement sur le mur à la rentrée, ou en falaise plus tard.
Pour retrouver toutes les photos et vidéos prises durant cette semaine, cliquez [ICI] (j’ai pas encore réussi à mettre les images en ligne mais j’y travaille).
